Georgina André, urbaniste-chercheur à l’agence, nous parle de sa thèse de géographie en décodant pour nous, tous les 15 jours, une image de Wuhan.
» Si la première photographie que j’ai choisie montre la transformation du centre-ville très dense de Wuhan, cette photographie des périphéries révèle le socle géographique de la municipalité wuhanaise. Le vaste territoire municipal de Wuhan ne comprend pas uniquement du tissu urbain mais aussi des espaces cultivés, des villages mais aussi des lacs et des rivières comme on voit sur cette photographie.
La densité du réseau hydrographique de Wuhan s’apparente à un delta intérieur du fleuve Yangzi et a donné à Wuhan le nom de « ville aux mille lacs ». Si la présence d’axes fluviaux navigables a d’abord permis le développement des bourgs commerciaux à l’origine de la ville à l’embouchure de la rivière Han et du fleuve Yangzi, ce réseau hydrographique est rapidement devenu un obstacle aux politiques d’urbanisation et d’unification du territoire municipal, entraînant son profond remaniement par les projets industriels et l’urbanisation de la seconde moitié du xxe siècle : à titre d’exemple, les surfaces en eaux de Hankou (rive gauche du fleuve Yangzi) ont diminué de 42% dans les décennies 80 et 90.
Aujourd’hui, des projets comme l’éco-cité sino-française montrent que les enjeux entre urbanisation et contexte écologique doivent s’articuler différemment, et les inondations catastrophiques et régulières rappellent à la municipalité l’importance d’intégrer la gestion des risques et la préservation de la ressource avec le développement métropolitain de la municipalité. »
Pour en savoir plus sur la thèse de Georgina André, consultez l’actualité : Wuhan, regard d’une géographe